Faîtes l’amour, pas la guerre !

Faîtes l’amour, pas la guerre !

L’être humain est le seul animal capable de décimer des millions d’espèces juste à cause d’une guerre entre populations. 

Et non, je ne compte pas parler du conflit entre l’Ukraine et la Russie, cependant nous allons bien parler d’une guerre, avec ses conséquences mais aussi ses heureuses guérisons que le temps et la paix ont permis de reconstruire.

Car, au-delà des pertes humaines, les pertes animales et végétales collatérales sont aussi nombreuses. Heureusement, ces victimes renaissent de leurs cendres lentement mais sûrement. Tel est l’histoire du sanctuaire de l’Akagera au Rwanda !

Image de Louis Dewame sur Wikipedia (CC BY 3.0)

De l’âge d’or à sa chute

Le parc de l’Akagera est né en 1934, géré par le gouvernement Belge (qui avait sous sa tutelle le Rwanda-Urundi à l’époque).

Mesurant 2 500km², il s’étendait sur 10% du pays. Très connu pour sa biodiversité, le parc était surtout réputé pour sa grande population de lycaons. Tellement que les Belges l’appelait « Parc des Lycaons », aussi appelé chiens sauvages d’Afrique, cette espèce était légalement protégée mais considérée comme ravageur.

1957 – Des rhinocéros noirs furent introduits.

1986 – Ce fut au tour des girafes Masaï.

1990 – La population de lions connus comptait entre 250 et 300 individus.

Malheureusement, cet âge d’or fut stoppé net.

Rien que sa superficie a été réduite d’un peu plus de la moitié. Le parc fait aujourd’hui 1 121 km² (soit 4,4% du territoire rwandais).

Côté animal, commençons par les lycaons qui furent victimes d’une grave épidémie en 1984. L’urbanisation et la population humaine trop importante ont empêché leur repeuplement. En 1989, une tentative de réintroduction eut lieu, mais échoua à cause de la guerre civile qui débuta en 1990. Aujourd’hui, l’espèce a totalement disparu du parc.

2007 fut la dernière année connue d’observation de rhinocéros noirs.

Quant aux lions, ils ont tous été victimes de braconnage, de chasse, ou bien encore d’empoisonnement.

La guerre civile du Rwanda

Parlons un peu de cette guerre civile : elle éclata en 1990 et se poursuivit jusqu’en 1993. Mais c’est le génocide des Tutsi en 1994 qui prit le relais. D’une durée de 100 jours, il est considéré comme le génocide le plus rapide de l’histoire.

Au total, environ 1 million de morts. Quant au parc, forcément, il tomba à l’abandon. Des rescapés s’y réfugièrent, afin de chasser pour leur survie. Mais surtout, le parc (et ses animaux) furent victimes des braconniers !

En 1997, afin d’accueillir les réfugiés de guerre de retour dans leur pays, le sanctuaire de l’Akagera fut réduit de moitié afin de donner des terres fertiles aux habitants (d’où sa taille actuelle de 1 121 km²).

Renaissance du parc

C’est en 2010 que le parc renaît enfin de ses cendres. Le département gouvernemental rwandais “Rwanda Development Board” (RDB) décide de le gérer en collaboration avec l’association African Parks.

Sur cinq ans, 10 millions de dollars ont été investis pour renforcer la sécurité et réintroduire les espèces disparues.

En termes de sécurité, une clôture de 120 km a été érigée, un hélicoptère est utilisé pour la surveillance aérienne.

Une unité anti-braconnage canine a été mise en place afin de traquer, grâce aux odorats des chiens de berger, les braconniers. (Peut-être même qu’un chien d’Auvergne se cache dans leurs rangs).

Enfin, une équipe d’experts suit et protège les populations de rhinocéros.

En 2015, une première réintroduction s’opéra. Après une longue absence de 20 ans, les lions d’Afrique du Sud foulent de nouveau les terres du parc. Et depuis, leurs nombres augmentent.

Les efforts se poursuivent avec la réintroduction d’une vingtaine de rhinocéros noirs en 2017. Et cela continue en 2019, avec l’arrivée de 5 autres rhinocéros noirs venant de l’Europe. Grâce à une collaboration entre la République Tchèque, le Royaume-Uni et le Danemark avec l’Afrique, les rhinocéros sont arrivés sains et saufs après 30 heures de voyage.

Un article de BBC de 2019, rapporte que ce transfert est considéré comme le « […] plus grand transport de rhinocéros d’Europe vers l’Afrique qui n’ait jamais eu lieu. »

Cependant ce “record” est supplanté en novembre 2021, par l’arrivée d’une trentaine de rhinocéros blancs provenant d’Afrique du Sud. « Ils ont organisé le plus important transfert animalier de l’histoire. » déclare France info.

Avant d’être totalement relâchés dans la nature, ces rhinocéros ont passé plusieurs semaines dans un enclos afin de s’acclimater le mieux possible à leur nouvel environnement.

Dans The Guardian, Ladis Ndahiriwe, directeur du parc de l’Akagera déclare : « L’arrivée des rhinocéros blancs est une fierté pour nous et pour le Rwanda. Nous avons créé un refuge sûr qui peut protéger cette espèce pour l’avenir. »

Aujourd’hui, la population de mammifères à augmenté de 4000 individus en 2010 à 13 500 en 2018. Le parc abrite le Big Five (éléphants, rhinocéros, lions, léopards et buffles), ce qui attire les touristes.

« Les buffles n’ont pas peur. Ils nous observent sans problème. Ils sont à l’aise, il n’y a pas de braconnage », se réjouit le guide Innocent Ndagijimana à l’équipe de France Info.

Image par falco de Pixabay

D’un point de vue touristique, le parc a également eu une grande augmentation, passant de 8 000 visiteurs en 2010 à 44 000 en 2018. Cette augmentation a permis au parc de se rendre autonome à 80% et donc moins dépendant des dons.

« Le parc, comprend une multitude de paysages différents, de nombreux lacs, des marais, des plaines de savanes, ils forment la plus grande zone humide protégée en Afrique centrale » conclut BUDPUMBA dans article sur AFSA (Actualité de la Faune Sauvage Africaine)


Sources

Article de Franceinfo – 22/12/2021

Article Le Monde – 24/08/2017

Page wikipédia du parc

Article de l’AFSA – 25/03/2016

Page d’information de stringfixer sur les lycaons

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *